Les Ossa en France

Les Légendes :

Christian Léon
Extrait du livre : LES GRANDS DE LA MOTO de Rémi Fernandez et Michel Leblond

Depuis quelques temps existe une catégorie « Critérium Sport » dont la vocation est de faire
courir des jeunes gens avec des motos strictement de série. Or, les règlements se trouvent
bafoués car on voyait des machines totalement transformées. « Roland sur sa Ossa, avait gagné
le Critérium 69, mais sa machine était une vraie machine de course. »
En 70, le M.C. Méru fait un effort financier en payant à Christian sa licence et tous ses frais
d’engagement. M. Drobecq, revendeur de motos, présente le jeune champion de vingt-deux ans à
l’importateur Ossa, M. Seurat. Celui-ci engage Christian pour la saison et lui confie une 250 Ossa
afin de disputer le Critérium 250 et Championnat de France des Côtes.
La 450 Honda est vendue et il achète une 404 derrière laquelle il attèle une remorque prêtée par
un ami. « J’ai fait toute l’année 70 en tant que « privé ». Je me déplaçais de circuit en circuit pour
le Critérium et les Côtes. »
Pour les épreuves de Critérium sa moto est en version standard conformément au règlement
en vigueur, mais pour les courses de côte, elle est allégée. « On mettait un ensemble en polyester
selle-réservoir, des bracelets, on ôtait le garde-boue avant ce qui fait qu’elle ne pesait plus que 80
kg à vide. »
Avec la petite Ossa, Christian va truster les victoires. En circuit, il va gagner cinq épreuves sur
six, terminant une fois deuxième et en côte, sur neuf épreuves il en gagne cinq, les autres places
étant toujours dans les cinq premiers. En fin de saison 70, il se voit attribuer le titre de champion
de France Critérium et de le Montagne. L’Ossa comme Christian a bien rempli son contrat.

Christian Léon
Christian Léon

Gérard Rolland
C’est en 69 que Gérard achète sa 250 Ossa, il débute la saison avec la Côte Lapize, ou il tombe sur le mouillé. Mais très vite il gagne, Il remporte le Critérium des 250 Sports. Il participe au Bol D’Or avec Claude Guillotin, mais abandonne sur « bris du cadre ». Pour 70, M. Seurat emmène Gérard à l’usine Ossa où Edouardo Giro accepte de préparer un moteur de série pour que Gérard puisse participer à des courses inter et au Grand Prix de France. C’est donc avec une moto peu compétitive par rapport à la concurrence, qu’il entame la saison 70 en catégorie Inter. Il se classe honorablement à Nogaro et à Montlhéry. Au GP de France au Mans, il
rencontre son idole « Santiago Herrero », un mois seulement avant le décès de celui-ci lors du TT.
Il s’aligne enfin aux 1000km du Mans avec Christian Léon comme coéquipier, mais ils n’iront pas au
bout. Le manque d’argent et sa situation familiale, l’inciteront à mettre fin à cette saison et à sa relation avec Ossa.

Gérard Rolland
Gérard Rolland

Jean-Paul Boinet
Extrait du livre : LES GRANDS DE LA MOTO de Remi Fernandez et Michel Leblond
Avec l’aide de M. Seurat, importateur Ossa, Jean-Paul se prépare à effectuer une saison en

« En 70, je me suis débrouillé avec M. Seurat. J’ai acheté pour pas cher une 250 à crédit et il
m’assurait l’entretien gratuitement. »
Avec la 250 Ossa, il devient enragé car elle casse régulièrement alors qu’il se trouve en tête.
« Une fois, le boisseau est tombé dans le carburateur parce que l’aiguille qui le tient était partie.
Pour la course suivante, on en a mis une plus forte. J’étais en tête et l’aiguille tombe encore. Pour
la fois suivante, on l’avait carrément soudée, sûrs que ça allait tenir. Les soudures ont cassé,
l’aiguille est encore tombée alors que j’étais en tête.
Quatrième course, les soudures et les fils de fer qu’on avait placés devaient être aussi lourds
que le carter lui-même. Je pars, je me porte au commandement. La moto décélère et cale. Cela me
paraît incroyable. Je regarde, il n’y avait plus de carbu du tout. Il était tout simplement tombé
dans le carénage. C’est pour dire qu’elle vibrait cette moto. En pleine accélération, il était
impossible de serrer vraiment le guidon-bracelets on risquait la fracture du poignet.
La seule course où la moto a bien voulu finir ce que je lui avais fait commencer est « le Premier
Pas Dunlop » qui se courait en deux manches. Pour la première manche, on ne sait pourquoi, le
carbu a tenu et j’ai gagné. C’est dans la deuxième manche qu’il a joué les filles de l’air. Je me
souviens également avoir couru contre Chevallier qui était le seul national à posséder une TD2.
Avec ma Ossa, je l’ai suivi pendant deux tours avant de serrer lamentablement au bout de la ligne
droite. Pour retirer le piston du cylindre, nous avons été obligés de taper dessus à coups de
marteau. J’étais content. Avec sa TD2 « Cheval » n’a fait que trois courses dans l’année vu le
matériel qu’il avait, cela lui a suffit pour être champion de France 70. »
« C’est cette année-là que Léon est champion de France au Critérium des sports. D’ailleurs étant
tous les deux sur Ossa, nous avons sympathisé et nous nous prêtions nos machines. Nous ne
courions pas dans les mêmes catégories mais les machines étaient les mêmes. Je me souviens
lui avoir prêté ma moto alors que la sienne était cassée afin qu’il se qualifie. C’est un bon pilote. »
C’est Jacky Rittaud qui assure la préparation de la moto. A cette époque, l’improvisation rejoint
le folklore et le matériel est bien souvent bricolé. « On s’est payé quelques bonnes rigolades
avec Rittaud. Je me souviens d’une descente au Castelet avec la remorque et les motos. Rien ne

marchait. Lorsqu’on freinait les clignotants s’allumaient. Les seules épreuves que Jean-
Paul parvient à terminer sont les courses de côtes et encore, il s’en faut quelquefois de peu.

Pourtant, il persévère car, malgré les déboires mécaniques, il se rend compte que ses
performances de pilote sont satisfaisantes.

Jean-Paul Boinet
Jean-Paul Boinet